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Soyez les bienvenus sur ce blog qui retrace mon périple d'une année et demie au Canada. J'espère qu'à travers celui-ci, vous pourrez découvrir en partie ce chaleureux et fantastique pays !
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Pour les amateurs de films, n'hésitez pas à visionner les vidéos que j'ai réalisées sur mon aventure canadienne !

9 mai 2011

Day 1 : Paris-Montréal

Nous sommes au petit matin du mardi 15 mars 2011 et mon réveil m’extirpe de mon sommeil. Il est 4h15. La veille au soir, j’ai bouclé avec difficulté mes valises, en passant des 40 aux 23 kilogrammes autorisés par la compagnie aérienne.  Après quelques tartines, un bol de chocolat et une douche, me voilà parti vers l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, ma mère m’accompagnant en voiture. Dans la nuit, peu de voitures se croisent, paris est encore endormi. Arrivé au terminal T3, j’enregistre mes bagages en quelques minutes seulement, dans ce hall glauque et désert. Après avoir transvasé les 2Kg en trop depuis mes bagages de soute vers mon sac de cabine, partagé un petit-déjeuner avec ma mère, remercié puis fait mes adieux, je pénètre la porte A06, symbole du début de cette aventure canadienne qui durera une année.


The Duty Free Shop


Le vol étant annoncé avec du retard, il me reste 3h à attendre l’embarquement. Direction le Duty Free Shop, l’ultime avantage d’un départ vers un autre continent que l’Europe, où plus on achète hors taxes, plus on croit, ô douce illusion, rentabiliser son billet d’avion. Me voilà donc assis dans la salle d’attente, où là encore on me berce d’artifices : de larges télévisions plasma à écran plat HDTV et Dolby Digital, où la chaîne AEO des aéroports de Paris passe en boucle les informations en collaboration avec LCI, le tout sans son ; là, le jeu consiste à lire sur les lèvres. Pas évident… Dans un coin, je vois 2 TV connectées à 2 consoles de jeu Playstation 3, avec en démonstration un jeu de Rallye Auto, et cette fois-ci sans manettes ; plus loin, 2 fauteuils massant à 2€ le massage de 5 minutes. Je tourne la tête et je vois côte à côte 3 affiches pour des parfums de marques différentes, où l’originalité des publicitaires va si loin que le visage des mannequins est la seule différence entre les 3 : les femmes adoptent la même posture, de ¾, dos nu, en nous montrant leur magnifique et authentique profil  droit retouché par des professionnels du graphisme, inclinant légèrement la tête vers le bas, les lèvres entrouvertes, et plongeant leur regard profond dans le nôtre. Entre les affiches, des panneaux affichent « Buy Paris ».  Dépensez votre argent pendant qu’il est encore temps ! Encore une illusion : « achetez Paris » ! Je pense que je vais acheter Londres, Tokyo et New-York, aussi, ça serait bien.


Une jeune femme employée par la société Test me tend un questionnaire sur mon voyage : qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Où allez-vous ? Que de questions métaphysiques ; c’est trop pour mon esprit à moitié encore endormi. Je vois d’ailleurs que je ne suis pas le seul dans cet état lymphatique : autour de moi, à part les groupes de vacanciers excités, les gens dorment, somnolent ou zonent en faisant les cent pas. En face de moi, un jeune d’environ 17 ou 18 ans est à moitié allongé sur 2 sièges, et son réveil se met à sonner. Vingt minutes durant, avec ses écouteurs sur les oreilles, il semble ne pas être dérangé. Mais moi, que ça m’agace, cette sonnerie ! Nin-nin, nin-nin, nin ! Ah, il se réveille enfin… Ca a l’air difficile. Il pousse un grand soupir, yeux-mi-clos, ouvre plusieurs fois ses lèvres pour humidifier sa bouche que je devine pâteuse, sort son portable de sa poche et éteint la sonnerie infernale. Merci ! Mes yeux parcourent la salle, et je devine qu’il n’y a que des passagers pour le Canada, en voyant qu’ils ont tous prévu d’enfiler de grosses bottes ou chaussures en prévision de la neige à destination. Une voix se fait entendre dans le haut-parleur : « les passagers du vol TS111 à destination de Montréal sont priés de se rendre à la porte 6 pour un embarquement immédiat. » Yes, I’m here ! I’m comming ! Les gens se réveillent lentement, et je me retiens de ne pas rire de leur tête groggy, s’étirant l’œil vitreux et le regard vide, motivés par la seule envie de rejoindre leur siège dans l’avion et de continuer leur nuit.

A310   VS   Concorde

Après un dernier contrôle aux frontières (ce ne sera jamais que le septième), je m’engouffre dans la navette qui roule sur le tarmac, jusqu'à l’Airbus A310 de la compagnie Air Transat, qui malgré son nom m’emmènera vers le froid, et qui fait face à un Concorde de décoration artificiellement élevé dans les airs, semblant se diriger tout droit vers un hôtel, ce qui n’est pas pour me rassurer…  Une fois installé, l’avion décolle sans encombre. L’hôtesse me propose alors un rafraîchissement. « Un jus de tomates, s’il vous plaît », lui demande-je. « Awk Tsail et Pwo ? » me demande-t-elle. Pardon ? Avk sel et pwovr ? Ah, oui, je veux bien du sel et du poivre. Il me faudra vraiment m’habituer au parler québécois ! Sirotant ma boisson, je jette un œil dehors et regrette alors de ne pas avoir la place près du hublot. Celle-ci est occupée par mon voisin de gauche. Je pense lui demander d'échanger nos places. Je jette un coup d’œil vers lui. Ce dernier est un grand gaillard d’1m95 environ, patibulaire et hagard, et qui n’a pas l’air ravi de voyager. Il a sur ses genoux un livre intitulé « Comment emprunter le chemin de la non-violence » Il croit m’impressionner ? Même pas peur ! Bon, me dis-je, on va quand même la jouer relax… « Prenez l’accoudoir, si vous voulez, je n’en ai pas besoin. »








Renaud TEILLARD






1 commentaire:

  1. Salut Renaud, premier à mettre un commentaire ! Bon séjour dans ces "arpents de neige" (dixit Voltaire, citation un peu amère aux Québecois tu verras).

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