Au Québec, on s’aperçoit rapidement des très nombreuses différences de vocabulaire d’une part, et dans l’utilisation de certains mots d’autre part. On s’y perd même bien souvent. L’une des premières choses qui m’a frappé en arrivant, c’est le doublon du « tu » dans les interrogations : « tu veux-tu me donner le sel ? », « tu vas-tu bien ? » ou « t’as-tu une smoke ? » Cela devient même déstabilisant quand on vous dit « on vas-tu là ? »
J’ai dressé ci-dessous une courte liste d’expressions ou de mots que j’ai souvent entendus ici. J’en utilise moi-même quelques-uns de manière spontanée lorsque je discute avec des Québécois, notamment dans le café où je travaille.
Capoter (j‘ capote) = je n’en peux plus (dans l’extrême)
C’est capoté / c’est débile / c’est écœurant = c’est un truc de fou, c’est incroyable
Pogner = prendre (je m’suis faite pogner par la police, je pogne mon bicycle)
Vous remarquerez le « faite » même au masculin. On féminise en fait quelques mots très usuels. Au restaurant, par exemple, au lieu du « ce sera tout ? », on vous demandera « ça va être toute ? » On dira également « qu’est-ce j’ai faite d’mes clés? »Pantoute = pas du tout (j’sais pas pantoute.) Le mot vient de « pas en tout », là aussi avec le « toute. »
Cogner des clous (avec la tête, visualiser l’expression) = piquer du nez
Péter une coche = péter un plomb, enrager
Douche bag = injure pour quelqu’un de con et prétentieux
UNE job (« à ma job ») et « ça fait la job » = ça fait l’affaire
J’suis poche = je suis bête
Niaiser = taquiner
C’est correct (prononcer correc’) = tout va bien (T’es-tu correc ?)
C’est beau = c’est bon, ça va
Frette = froid
Drette = droit
Faire le party / aller à un party (prononcer parté) = faire la fête
Il mouille = il pleut
Mettre l’épaule à la roue = mettre la main à la poche
Cruiser = draguer
Chum = mec (on peut également dire mon chum par affection - « ça va mon chum ? »)
Ami = ami (si une fille dit mon ami, c’est bien son ami, et pas son petit-ami)
Blonde = petite amie ou femme
Chick = une belle nana
Une liqueur = un soda
Un trio = un menu
Le dépanneur = l’épicier (qui livre à domicile gratuitement et dans le quart d’heure, si on l’appelle.)
C’est chill / je chill / c’est ben l’fun = c’est délirant, je m’amuse beaucoup
Déjeuner, dîner, souper = petit-déjeuner, déjeuner, dîner
Piasses = dollars, sous = centimes
Barré = fermé
Tiguidou = d’accord, c’est ok
Plate = c’est mauvais / triste (Tu as perdu tes clés ? C’est plate !)
Les gosses = les 2 parties intimes et rondes de l’homme. Attention donc à ne pas dire : « ce matin, j’ai joué avec mes gosses »…
Gossant = énervant
Quétaine = laid, cheap, hasbeen
Les foufounes = les fesses (mot enfantin)
Epais = lourd, con (il fait des jokes plates, yé ben épais)
Fin = drôle, sympa
Chaud = saoul (je suis chaud, là)
Barniques = lunettes
Les beus = les policiers
C’est un bon jack = c’est quelqu’un de bien, de gentil
Droper une shit… sans commentaires
Ostie (prononcer estie)
Calice (accentuer le –a- : cAlice !)
Tabernacle (prononcer tabarnak) et ses diminutifs (tabarnouche, tabarouette, tabernik…)
Ciboire ou Saint-Ciboire
Christ (prononcer crisse)
Sacrant (on va le faire au plus sacrant = on va le faire au plus vite)
Les sacres sont également utilisés en adverbes ou verbes : on décrisse ou on décalisse = on se taille, on s’en va.
J’suis en tabarnak = je suis hors de moi
J’m’en calice = je m’en fiche.
C’est criss’ment l’fun.
On peut aussi regrouper les sacres. Le meilleur que j’ai entendu : ostie d’calisse d’saint-ciboire de tabarnak !
Tous ces sacres sont considérés comme étant des mots très vulgaires, et certains rougissent même en les entendants. Ainsi, je discutais l'autre jour avec un couple de québécois quand l'homme se mit à sacrer, créant une certaine gêne auprès de son épouse : "enfin, Pierre, fait attention à ce que tu dis !" Le décalage est donc réel entre ma vision des sacres, qui sont pour moi d'avantage mignons qu'obsènes, et leur caractère blasphématoire et vulgaire sur les terres de l'ancienne Nouvelle-France.
Mais attention pour un nouvel arrivant comme moi, les utiliser est une véritable science, surtout dans leur regroupement et leur prononciation. Les seules fois où j'en ai ainsi utilisé en présence de Québécois, je m'suis faite niaiser !
Renaud TEILLARD
Toujours heureuse que des Français de France viennent chez nous, mais nous sommes souvent déçus parce qu'ils ne savent rien de notre passé, rien de la Nouvelle France, rien de notre attachement à la France notre ancienne mère patrie. Ils ne nous soutiennent pas face au rouleau compresseur anglo saxon que nous subissons depuis la conquête c'est à dire depuis 253 ans ! Une auteur française Marie-Hélène Morot-Sir a travaillé sur notre passé pour le faire connaître aux Français de France, ses livres "Au cœur de la Nouvelle France" nous en apprennent énormément à nous aussi descendants Français .. et dernièrement j'ai découvert les articles qu'elle écrit régulièrement dans ce lien " Etat critique état politique"
RépondreSupprimerBon séjour chez nous au Québec. Françoise martineau