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Soyez les bienvenus sur ce blog qui retrace mon périple d'une année et demie au Canada. J'espère qu'à travers celui-ci, vous pourrez découvrir en partie ce chaleureux et fantastique pays !
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Pour les amateurs de films, n'hésitez pas à visionner les vidéos que j'ai réalisées sur mon aventure canadienne !

24 sept. 2011

L'érable et les cabanes à sucre

Il est bien connu que l’emblème du Canada est l’érable, avec la fameuse feuille présente au milieu du drapeau national. En effet, le pays produit 78% de la récolte mondiale, dont 95 % dans la seule province du Québec. Il ne faut alors pas s’étonner du nombre important de préfabriqués en bois vendant des produits à base d’érable dans les rues de Montréal. On y déguste volontiers des pancakes au sirop, de nombreux autres mets généreusement arrosés du produit, et bien sûr l’incontournable « tire », cette sorte de sucette dont je parlerai plus bas. Mais l’une des spécialités du Québec, dont on m’a beaucoup parlé avant et après mon arrivée à Montréal, c’est la sucrerie, communément appelée « la cabane à sucre. » En somme, c’est l’érablière où est cultivée la fameuse sève de printemps des érables, servant à fabriquer de nombreux produits alimentaires, dont l’incontournable sirop d’érable. En visitant l’une de ces érablières, on y peut découvrir les secrets de fabrication de ces produits, et également profiter d’un repas très riche et convivial.


L'érablière Saint-Henri
Après avoir découvert l’autoroute A20 vers le Nord une heure durant et visité quelques routes de campagne des Basses Laurentides, mes amis Emeric, Alice et moi-même empruntons la route Sainte-Marthe, puis le Chemin du Ruisseau Nord, un long sentier de terre et de cailloux qui passe par des champs de graviers ou des petits bois. Nous arrivons enfin à destination : l’Erablière Saint-Henri. De l’extérieur, c’est un grand chalet en bois entouré d’une forêt d’érables, où est installé un simple mais ingénieux système de récolte de la sève : des tubes métalliques plantés dans les troncs sucent la sève de l’érable, et sont reliés à de fins tuyaux bleus qui transportent le précieux liquide jusqu’à l’érablière grâce à un système de pompage. Là, la sève est recueillie dans de grands bacs qui font monter la température de la sève jusqu’à ébullition, et ce en plusieurs étapes, pour que l’eau s’évapore et qu’il ne reste à la fin du processus qu’un liquide consistant et sucré. Il est à noter que la sève brute ne contient qu’à peine 3% de sucre, et que pas moins de 40L sont nécessaires pour produire 1L de sirop.

Le système de récolte de la sève
Les acériculteurs, car tel est leur nom, effectuent un travail minutieux et calculé : la période de récolte ne s’étale que sur 20 jours dans l'année, à la fin de l’hiver lorsque la température est négative la nuit et positive le jour ;  la température doit être de 103,5°C environ, à adapter à l’altitude et la pression atmosphérique du moment.
Après avoir discuté avec les deux acériculteurs présents sur les lieux,  nous nous installons à l’une des tables de la cabane à dégustation où on peut entendre de la musique traditionnelle du Québec (La Bottine Souriante, Gilles Vignault,…) Et pour quelques « pièces », nous profitons d’une repas varié, riche en protéines, en vitamines et en cholestérol : on nous amène ainsi du pâté salé, à déguster avec une grosse miche encore chaude, tout droit sortie du four ; une généreuse soupe aux poireaux, pommes de terre, pois chiches et lard ; une copieuse salade de choux et carottes ; d’épais bouts de saucisses, du jambon, des haricots et du bacon cuits dans du sirop d’érable ; des « oreilles de cris », ce gras de bœuf grillé en forme d’oreilles ; du ragout de boulettes de viandes ; du flan d’œuf, sorte d’omelette consistante ; de la tourtière à la viande, et bien évidemment des pommes de terre. Le tout agrémenté de cornichons macérés dans du sirop et larges comme mon poing, de betteraves, de chesnut, de sucre, sirop et beurre d’érable. Malgré la faim qui nous tiraillait avant d’entamer le repas, et le fait que ces mets soient proposés à volonté, nous n’en demandons pas d’avantage, d’autant que le dessert n’a pas encore été servi : des « grand-pères », sortes de pain perdu cuit au sirop d’érable, des pancakes, une tarte au sucre et une tarte au sirop d’érable. Tabarouette, j’ai crissement bien mangé !

La tire
Après une rapide digestion, on nous propose enfin de découvrir la tire : on verse du sucre encore chaud sur un bac de glace, et avec des bâtons de sucettes nous enroulons le sucre autour. Une petite douceur avant de reprendre la route, pour retourner au travail et à la vie citadine montréalaise !
















Renaud TEILLARD




8 sept. 2011

Qui s'y frotte, s'y pique !

Quelques jours avant mon départ, je regardais un reportage sur les relations entre forces de l’ordre et jeune délinquance, à Paris et dans la banlieue. On y voyait notamment une intervention policière, faisant suite à un appel de la part d’une personne âgée venant de se faire voler son sac à main. Une timide Renault Scénic aux couleurs de la Police Nationale, transportant 4 agents sur leurs gardes, arrivait sur les lieux du délit. Les policiers en sortaient pour rencontrer la victime et la rassurer. A peine quelques secondes s’étaient écoulés que déjà une quinzaine de jeunes s’étaient attroupés et haranguaient les policiers. Inquiets pour leur propre sécurité, ceux-ci rentraient rapidement dans leur véhicule qui démarrait en trombe, alors que les pierres commençaient à fuser. Sous la caillasse, 2 vitres se brisaient. Un des agents faisait alors la moue, et précisait le caractère routinier de l’intervention…

Police de Montréal
Le premier jour de mon périple québécois, je lis en une de 24H, un journal gratuit quotidien « Un policier tabassé. » Nous ne sommes donc pas les seuls, me dis-je alors, presque rassuré. Me rendant à la page de l’article, j’imagine le récit douloureux d’un agent jeté à terre, croulant sous les coups de pied gracieusement offerts par une bande de quinze jeunes ou d’avantage, qui le laissent pour mort et s’enfuient en plaisantant, fiers de leur forfait. Je commence alors à lire l’article en question, et quelle n’est pas ma surprise lorsque je découvre l’histoire bouleversante d’un policier en civil et pas en service qui, à la sortie d’un bar au milieu de la nuit, légèrement grisé, et à la suite d’une querelle avec un habitué de l’établissement, se fait… « frapper au visage par deux fois » ! Oh mon Dieu, quelle horreur ! Je vous jure, tout de même, quelle violence !
Voitures de police
Quelques jours plus tard, je me rends à pied avec des amis dans un bar, et au coin d’une rue, nous voyons une voiture garée au milieu du passage pour piétons. Le conducteur aura sûrement pensé qu’à cette heure de la nuit, s’il laisse son véhicule ici quelques heures, il ne risque pas grand-chose. Grossière erreur ! Autour, pas moins de quatre voitures de police sont stationnées, gyrophares allumés. Les agents sont en train de discuter, sans doute en attendant l’arrivée de la fourrière. Aux grands maux les grands remèdes, dit-on justement !
Je commence peu à peu à m’habituer à ces excès. Ainsi, au mois de mars de cette année, le gouvernement québécois annonce une augmentation des frais de scolarité des établissements publics supérieurs de 325$ par an dès 2012 et jusqu’en 2016. Pour dénoncer cette décision, près de 2.000 étudiants organisent une manifestation pacifique le 31 mars, partant du Square Victoria (proche de là où était située l’auberge de jeunesse dans laquelle je séjournais avant d’emménager.) Le défilé continue sur le Boulevard René Lévesque jusqu’au Boulevard Saint-Laurent. Suivant de près la manifestation, je vois un véritable convoi de voitures de police resserrées (j’en compte 16), chacune pourvue d’un important équipement informatif à faire pâlir les Bill Gates et autre Steeve Jobs et qui empiète sur le siège passager à tel point que même un teckel devrait y serrer les pattes. La section est clôturée par quelques sept fourgons blindés, prêt à déployer leurs armes de destruction massive si seulement l’ombre d’un crachat effleurait le sol. Et pour ajouter un peu de naturel dans ce pays où l’écologie semble prendre une part importante dans la vie quotidienne (du moins à travers les publicités et autres messages), un régiment de police montée encadre la manifestation. « Calice ! », me dis-je, en prenant garde de ne pas le murmurer, par peur des représailles…
Une du Journal de Montréal
Après trois semaines passées ici, j’ai donc compris que la société québécoise est particulièrement calme et pacifique. Mais ici-bas, il y a systématiquement une thèse et une antithèse, une chose et son contraire, une partie et sa contrepartie. Ainsi, chaque évènement qui rompt ce calme le fait franchement. Au cours du mois de mars, me raconte ainsi une serveuse du café où j’ai récemment été embauché, un gang armé y a surgi en début de soirée, emporté la caisse et allégé de son ordinateur portable chaque client présent, avant de s’enfuir au volant d’un puissant 4x4 aux vitres teintées. Retrouvés par la police montréalaise quelques heures plus tard, ils détenaient dans leur coffre un arsenal d’armes de gros calibre, de nombreux objets technologiques destinés au marché noir et quelques kilogrammes de drogues. Ils risquent la prison à vie. A ce propos, au Canada, toute personne reconnue coupable de meurtre est condamnée à perpétuité. Il est clair que cela réduit l’envie de tuer… 
C’est pourquoi, avec seulement 4.600 policiers, le budget annuel à Montréal n’est que de 587 millions de dollars $CN (environ 437 M€), soit moins de la moitié du seul budget alloué à la police municipale parisienne, pour un nombre d’habitants inférieur de quelques centaines de milliers.
La politique est donc très simple : tant que tu marches droit, tu n’auras aucun problème. Si tu sors des sentiers battus, c’est une toute autre histoire ! 180$ d’amende si tu es surpris à uriner en pleine rue. 90 jours de suspension de permis si tu conduis avec un taux d’alcoolémie supérieur à 0.08%. 306$ si tu es en état d’ébriété sur la voie publique. En clair… fais gaffe !


Humour québécois : la Police Donut