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10 août 2012

La Compagnie de la Baie d'Hudson, ou l'Histoire de la naissance du Canada

Arrivée d'Henry Hudson dans la grande baie
La colonisation du Canada débuta en 1534 avec la découverte du fleuve du Saint-Laurent par Jacques Cartier. Par ses bons rapports avec les autochtones, l’explorateur permit d’ouvrir la traite des fourrures, qui devint rapidement un commerce florissant. Un peu plus tard, le navigateur britannique Henry Hudson rechercha un passage vers l’Asie par le Nord et découvrit l’une des plus grandes baies au monde, qui porte aujourd’hui son nom. Il donna en outre son nom à la compagnie dont nous parlerons plus bas. L’explorateur fut également celui qui accosta le premier sur l’actuelle île de Manhattan, chose ironique un 11 septembre… Fait qui, aujourd’hui, vient alimenter encore d’avantage les théoriciens du complot dans leur recherche de vérité cachée.

Logo de la HBC

Mais bien plus tôt que la fondation supposée des Illuminati, la préoccupation première du Nouveau-Monde résidait dans le commerce de fourrures. Et la découverte de cette immense Baie d’Hudson (sur la côte de laquelle fut d'ailleurs trouvé des siècles plus tard le rocher le plus vieux au monde, datant de 4,3 milliards d’années), donna un accès incomparable aux territoires du Nord du Canada, et aux tribus friandes de breloques européennes. Deux aventuriers français connaisseurs de passages plus qu’utiles notamment par la baie d’Hudson, Pierre-Esprit Radisson et Médart Chouart des Groseilliers, cherchèrent à créer leur entreprise mais ne reçurent aucun soutien en Nouvelle-France. Ils s’adressèrent donc au Royaume de Grande-Bretagne. Ce dernier les aida à créer la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC) en 1670, société toujours existante à ce jour. Rapidement, celle-ci se dota de forces armées et érigea de puissants forts aux points stratégiques des routes commerciales dans les prairies canadiennes, affirmant ainsi peu à peu son monopole.

Le territoire de la HBC

Un siècle plus tard, la Nouvelle-France tombait aux mains de l’Angleterre. Et en 1782, la Compagnie du Nord-Ouest fut fondée à Montréal, entrant en lutte avec la HBC pour le commerce de fourrures et l’utilisation d’une même main d’œuvre métisse. Le combat commercial devint une guerre armée jusqu’à ce que le Gouvernement ne força en 1821 les deux belligérants à fusionner, tout en gardant le nom de la HBC. Le monopole devint indiscutable : la compagnie contrôlait l’intégralité du commerce de fourrures vers l’Ouest canadien. Elle possédait un territoire aussi  vaste que les États-Unis d’aujourd’hui, construisait ses propres forts où elle recueillait les peaux, envoyait des trappeurs toujours plus loin, et chose étonnante possédait et battait sa propre monnaie, ce qui aujourd’hui serait synonyme de souveraineté.

Mais dans toute société un monopole ne dure jamais éternellement. Celui de la HBC fut très fortement amoindri en 1868, lorsque le Parlement Britannique força la compagnie à céder la possession de son territoire au Canada, pays créé un an plus tôt, puis définitivement aboli en 1870, ouvrant à tous le commerce de peaux.

Un magasin La Baie, rue Sainte-Catherine
à Montréal
Au début du XXème siècle, la mode se transforma, reléguant la fourrure au rang d’accessoire. La HBC se vit dans l’obligation de se diversifier. Elle s’ouvra ainsi au commerce de détail, activité faisant aujourd’hui sa renommée, transformant ses postes de traite et inaugurant plus tard des grands magasins. Elle se lança également dans l’immobilier, vendant des lots de terrains aux colons fraîchement établis.
A ce jour, la HBC perdure encore, incarnant la personne morale la plus ancienne d’Amérique du Nord. L’intégralité de son offre distribuée au travers de ses différentes chaînes comble les deux tiers des besoins en achats des Canadiens, même si la concurrence est rude, à l’image du géant Wal-Mart ou de l’omniprésent Canadian Tire.

 Avec 340 ans d’existence, les archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson témoignent d’une richesse unique en matière d’Histoire, incarnant à elle seule celle du Canada tout entier.




Renaud TEILLARD