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Soyez les bienvenus sur ce blog qui retrace mon périple d'une année et demie au Canada. J'espère qu'à travers celui-ci, vous pourrez découvrir en partie ce chaleureux et fantastique pays !
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Merci de votre visite, et bonne lecture !

Pour les amateurs de films, n'hésitez pas à visionner les vidéos que j'ai réalisées sur mon aventure canadienne !

27 janv. 2012

Le parler québécois et les sacres

Au Québec, on s’aperçoit rapidement des très nombreuses différences de vocabulaire d’une part, et dans l’utilisation de certains mots d’autre part. On s’y perd même bien souvent. L’une des premières choses qui m’a frappé en arrivant, c’est le doublon du « tu » dans les interrogations : « tu veux-tu me donner le sel ? », « tu vas-tu bien ? » ou « t’as-tu une smoke ? » Cela devient même déstabilisant quand on vous dit « on vas-tu là ? »

J’ai dressé ci-dessous une courte liste d’expressions ou de mots que j’ai souvent entendus ici. J’en utilise moi-même quelques-uns de manière spontanée lorsque je discute avec des Québécois, notamment dans le café où je travaille.

Capoter (j‘ capote) = je n’en peux plus (dans l’extrême)
C’est capoté / c’est débile / c’est écœurant = c’est un truc de fou, c’est incroyable

Pogner = prendre (je m’suis faite pogner par la police, je pogne mon bicycle)
Vous remarquerez le « faite » même au masculin. On féminise en fait quelques mots très usuels. Au restaurant, par exemple, au lieu du « ce sera tout ? », on vous demandera « ça va être toute ? » On dira également « qu’est-ce j’ai faite d’mes clés? »

Pantoute = pas du tout (j’sais pas pantoute.) Le mot vient de « pas en tout », là aussi avec le « toute. »

Cogner des clous (avec la tête, visualiser l’expression) = piquer du nez

Péter une coche = péter un plomb, enrager

Douche bag = injure pour quelqu’un de con et prétentieux

UNE job (« à ma job ») et « ça fait la job » = ça fait l’affaire

J’suis poche = je suis bête

Niaiser = taquiner

C’est correct (prononcer correc’) = tout va bien (T’es-tu correc ?)

C’est beau = c’est bon, ça va

Frette = froid

Drette = droit

Faire le party / aller à un party (prononcer parté) = faire la fête

Il mouille = il pleut

Mettre l’épaule à la roue = mettre la main à la poche

Cruiser = draguer

Chum = mec (on peut également dire mon chum par affection -  « ça va mon chum ? »)

Ami = ami (si une fille dit mon ami, c’est bien son ami, et pas son petit-ami)

Blonde = petite amie ou femme

Chick = une belle nana

Une liqueur = un soda

Un trio = un menu

Le dépanneur = l’épicier (qui livre à domicile gratuitement et dans le quart d’heure, si on l’appelle.)

C’est chill / je chill / c’est ben l’fun = c’est délirant, je m’amuse beaucoup

Une broue = une bière

Déjeuner, dîner, souper = petit-déjeuner, déjeuner, dîner

Piasses = dollars, sous = centimes

Barré = fermé

Tiguidou = d’accord, c’est ok

Plate = c’est mauvais / triste (Tu as perdu tes clés ? C’est plate !)

Les gosses = les 2 parties intimes et rondes de l’homme. Attention donc à ne pas dire : « ce matin, j’ai joué avec mes gosses »…

Gossant = énervant

Quétaine = laid, cheap, hasbeen

Les foufounes = les fesses (mot enfantin)

Epais = lourd, con (il fait des jokes plates, yé ben épais)

Fin = drôle, sympa

Chaud = saoul (je suis chaud, là)

Barniques = lunettes

Les beus = les policiers

C’est un bon jack = c’est quelqu’un de bien, de gentil

Droper une shit… sans commentaires

Les sacres :

Ostie (prononcer estie)

Calice (accentuer le –a- : cAlice !)

Tabernacle (prononcer tabarnak) et ses diminutifs (tabarnouche, tabarouette, tabernik…)

Ciboire ou Saint-Ciboire

Christ (prononcer crisse

Sacrant (on va le faire au plus sacrant = on va le faire au plus vite)

Les sacres sont également utilisés en adverbes ou verbes : on décrisse ou on décalisse = on se taille, on s’en va.
J’suis en tabarnak = je suis hors de moi
J’m’en calice = je m’en fiche.
C’est criss’ment l’fun.

On peut aussi regrouper les sacres. Le meilleur que j’ai entendu : ostie d’calisse d’saint-ciboire de tabarnak !
Tous ces sacres sont considérés comme étant des mots très vulgaires, et certains rougissent même en les entendants. Ainsi, je discutais l'autre jour avec un couple de québécois quand l'homme se mit à sacrer, créant une certaine gêne auprès de son épouse : "enfin, Pierre, fait attention à ce que tu dis !" Le décalage est donc réel entre ma vision des sacres, qui sont pour moi d'avantage mignons qu'obsènes, et leur caractère blasphématoire et vulgaire sur les terres de l'ancienne Nouvelle-France.

Mais attention pour un nouvel arrivant comme moi, les utiliser est une véritable science, surtout dans leur regroupement et leur prononciation. Les seules fois où j'en ai ainsi utilisé en présence de Québécois, je m'suis faite niaiser !










Renaud TEILLARD

4 janv. 2012

The Van


Au cours du mois de mai, je décidai avec trois de mes amis de faire l’achat d’un van qui nous permettrait de réaliser un road-trip d’un mois ou plus à travers le Québec, puis de traverser le Canada vers la côte Ouest et Vancouver. Mon colocataire Renato, et mes amis Emeric et Alice feraient partie du voyage. L’idéal était de se procurer le modèle mythique de Volkswagen, le fameux Westfalia symbole de la culture hippie des années 70. Nous nous rendîmes néanmoins rapidement compte de l’idéalisme de ce désir. En effet, ces vans n’étant plus en fabrication depuis quelques années, ils sont quasiment devenus modèles de collection. Et on ne connait que trop bien le fameux adage liant la rareté au prix. Compter ainsi au minimum 12.000$ pour un tel van. Après avoir effectué quelques recherches et visites dans la région de Montréal, nous fîmes l’acquisition d’un splendide Dodge Ram 250 Camper de 1985 mesurant plus de 5 mètres de long, isolé à la laine de verre, équipé d’une couchette, d’une kitchenette et d’une toilette. Le tout pour la modique somme de 1300$. Nous achetâmes également une remorque qui nous permettrait de prendre avec nous bagages, tentes, vélos et autre matériel. Les choses s’annonçaient bien !


Nous savions cependant qu’il faudrait y apporter quelques modifications intérieures et mécaniques, et que renforcer la remorque serait une nécessité. Nous recherchâmes pendant plus d’un mois un garagiste de confiance qui accepterait de réparer notre véhicule à moindre frais. Entretemps, il nous fallait démonter quelques cloisons et en renforcer d’autres, construire deux couchettes supplémentaires rabattables, rallonger le plan de travail de la cuisine, réparer les placards défectueux et y ajouter des loquets, reconstruire un meuble trop peu solide, réaliser des rangements supplémentaires, boucher les trous de la carrosserie et en ôter la rouille, ajouter deux ceintures de sécurité,…

Concernant l’aménagement intérieur, la tâche s’avéra ardue au vu des parois inclinées empêchant la réalisation d’angles droits. Heureusement pour nous, on mit à notre disposition tous les outils nécessaires à la réalisation de nos travaux. Après 1.5km de poutres, 378 vis à bois et à métal, 4 pots de colle et autant de joint, 3Kg de mastic et de durcissant, 43 équerres métalliques, quelques planches, et deux mois d’huile de coude, le départ se faisait de plus en plus proche et l’euphorie montait. Mais plus le temps avançait, plus la peur de ne pas trouver rapidement un garagiste fiable grandissait, surtout lorsque certains nous annonçaient des réparations de 2000 à 3000$. Finalement, on nous en recommanda un de confiance qui nous factura 1100$.










Mais ce fut là que les problèmes commencèrent. Nous nous rendîmes compte que le système hydraulique était à refaire, tout comme l’installation électrique. Plus tard, quelques pièces mécaniques se brisèrent et il s’avéra que certains écrous dans le moteur n’avaient pas été serrés par notre prédécesseur. Les problèmes ne cessèrent de s’accumuler, les dépenses de grossir, les prises de tête de se succéder,  et nous dûmes décaler d’un mois notre départ, après avoir tous démissionné de nos emplois respectifs en pensant partir à temps. Nous remettions sans cesse en cause notre road trip : un jour le van sortait de chez le garagiste « en parfait état », le lendemain un bruit suspect se déclarait. Jusqu’à ce qu’un jour, au beau milieu de l’autoroute, le moteur s’arrêta sans crier gare. Malgré les tentatives de généreux automobilistes pour recharger notre batterie avec des câbles reliés à la leur, le van démarrait mais s’éteignait aussitôt. Le remorquage s’avéra inévitable, et notre espoir en fut en grande majorité amoindri. Nous achetâmes une nouvelle batterie et notre garagiste attitré refit quelques branchements après avoir vérifié alternateur et courroie. L’espoir renaquit alors, mais fut de courte durée car le lendemain, le moteur s’arrêta une fois de plus. Là encore, ce n’était que le filtre à essence qu’il fallait remplacer, mais c’en n’était que trop. Et les finances devenaient maigres. Ô rage, ô désespoir ! L’annulation notre road trip devint inévitable et à contrecœur nous prîmes l’ultime décision d’en finir avec ce maudit van, et de partir à Vancouver en avion. Heureusement pour nous, un bon ami accepta de garder pour nous le véhicule à Montréal et de le vendre à notre place. 


Au total et sans compter le matériel que nous allions garder, il nous aurait coûté près de 3.200$, et nous lui aurions donné une bonne plus-value en le rendant davantage ergonomique, habitable pour 4 personnes et en ayant largement embelli son intérieur. Mais tout a une fin… Et quelle fin, hostie !






















Renaud TEILLARD