Huit heures après avoir décollé, et après avoir longé le large fleuve du Saint-Laurent sur lequel se dessinent des plaques de glace, l’avion atterrit enfin sur l’aéroport de Montréal-Trudeau (mort en 2000, Trudeau fut plusieurs fois premier ministre du Canada entre 1968 et 1984.) La température extérieure est surprenante : 5°C en plein début d’après-midi (il est 13h, heure locale), accompagnée d’un ciel purement bleu. Un bref passage par le douanier, qui m’accueille chaleureusement : « bonjour, comment ça va ?! », et on me délivre enfin le précieux sésame, ce splendide papier jaune estampillé Canada, le tant attendu permis de travail ouvert de 12 mois.
A la sortie de l’aéroport, un arrêt de la navette Express 747 en direction de Montréal. Le soleil frappe mon visage de plein fouet, et j’hésite à retirer l’une de mes quelques couches de vêtements. Un premier bus passe, un panneau lumineux « Bus 747 :) » à l’avant et « Hors service – Désolé » à l’arrière. C’est incroyable comme ce petit détail fait la différence. En temps normal, j’aurais sûrement juré intérieurement, maudissant ces transporteurs qui passent leur temps à faire grève ! Mais là… je souris. Quelques instants plus tard, un bus en service nous prend, moi et le reste du monde. En une moitié d’heure, j’essaye déjà de m’imprégner de la ville. De prime abord, on se croirait aux Etats-Unis d’Amérique (comme insistait mon professeur d’économie en licence) : des autoroutes à l’américaine, avec ses grands panneaux verts, ses larges bandes jaunes au sol, ses imposants 4x4, pick-up ou berlines à majorité Ford,… Ensuite, je vois un peu partout des clochers verts qui se dressent, à tel point que Mark Twain disait de Montréal qu’on ne pouvait y jeter une pierre sans briser la fenêtre d’une église. Les rues, souvent à sens unique, sont larges de 3 ou 4 voies, les feux rouges des piétons montrent un décompte avant le passage à l’orange. La navette passe
Intérieur du Centre Bell
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La Cathédrale-Basilique de Montréal |
Rue Saint-Urbain |
Après ce parcours du combattant, j’arrive enfin au 4612 rue Saint-Urbain, chez mon ami Félix. Je connais celui-ci depuis la classe préparatoire il y a 6 ou 7 ans. A Montréal depuis plus d’un an et demi et trompettiste dans l’âme, il travaille aujourd’hui pour un label musical indépendant, Indica Records, et effectue en parallèle des missions de consultant en Web. Lui et Nicolas, son colocataire québécois étudiant en sociologie, acceptent de m’accueillir chez eux le temps de 2 ou 3 nuits. Lorsque je frappe à la porte, Félix m’accueille à bras ouverts, un grand sourire aux lèvres : « Welcome ! C’est bon de te voir ! »
Renaud TEILLARD
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