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Soyez les bienvenus sur ce blog qui retrace mon périple d'une année et demie au Canada. J'espère qu'à travers celui-ci, vous pourrez découvrir en partie ce chaleureux et fantastique pays !
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Merci de votre visite, et bonne lecture !

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24 mai 2012

Un premier contrat stable


Rick Duarte est un jeune fermier d’apparence discrète, mais montrant une certaine classe sociale aisée, à l’image de sa politesse omniprésente, de son élégance vestimentaire même lors de ses travaux fermiers, et de sa culture. L’homme est né de parents portugais ayant émigré au Canada et construit une exploitation de près de mille pommiers et cerisiers. Notre nouvel employeur en a hérité et a par la suite épousé une jolie Canadienne de la région de l'Okanagan, dont nous verrons rarement les traits, et enceinte de quelques mois d’un petit garçon. Il a également fait construire une charmante demeure dominant son exploitation, entourée d’un rempart de conifères.


La maison de Rick, sur les hauteurs

L'abri construit par Rick, lieu de convivialité
Les cerisiers, couvrant un tiers de son terrain fruitier, leurs drupes se récoltent généralement dès la fin du mois de mai, et ce jusque la fin de celui d’août. Le nombre de cerises par arbre étant considérable, Rick avait construit un abri pour les « pickers » restant travailler chez lui durant l’été. L’année précédente, nous dira-t-il, il en accueilli environ vingt-cinq. L’abri se devait donc d’avoir une capacité d’hébergement honorable. L’endroit est long de vingt mètres et large de cinq. Situé au rez-de-chaussée, il est ouvert sur le jardin par l’absence d’un mur. Il est doté d’un équipement doublé : deux douches, deux doubles WC, et deux cuisines dans la même pièce : deux plaques et deux fours, deux éviers face à face, deux frigidaires et un lave-linge. Seul apport obligatoire : une tente que l’on plantera dans le vaste jardin.  L’été, on imagine l’ambiance dégagée par les jeunes travailleurs se partageant ce lieu. Il doit y avoir des rires, des pleurs, de la joie, de la tristesse et de l’amour.


Notre habitation, au milieu des pommiers et cerisiers
Renato et moi-même sommes chanceux d’avoir pour nous deux cet agréable et convivial lieu et cet espace. Nous commençons donc à travailler dès le jour de notre rencontre avec Rick. Nous commençons par cueillir une variété de pommes nommée Spartan, ce gros fruit rouge vif, créé en 1926 à Summerland, une ville à moins de 100 kilomètres de là. Les arbres sont très élevés et larges, leur circonférence, branches inclues, atteint trente mètres. Mais ils fournissent énormément de fruits, rendant leur récolte rapide. Nous nous occupons du bas des arbres, Rick et son employé à plein temps prenant en charge la partie supérieure des pommiers, à l’aide d’une nacelle télescopique et roulante. La tâche est somme toute relativement simple : cueillir un maximum de pommes en les déposants dans des sacs fixés sur notre ventre. Lorsqu’ils sont remplis, il s’agit de marcher jusqu’à une benne et de les vider par le dessous. Quand le contenant est plein à son tour, il nous faut conduire le tracteur sur quelques dizaines de mètres et l’échanger contre un vide. Effectuant la manœuvre chacun notre tour, c’est là le plus excitant !

Le tracteur, une réelle récompense
Plus tard et dans les jours qui suivent, nous attaquons d’autres variétés de pommes. La Red  Delicious, grosse pomme rouge aux rayures foncées, molle et sucrée. La Gala, fruit parmi les plus répandu dans la vallée, croquante et rouge aux reflets jaunes. La Fugi, pomme rouge très sucrée, d’origine japonaise comme son nom l’indique. Et enfin, la  McIntosh, variété découverte en 1811 en Ontario, province abritant la capitale du Canada, Ottawa. Cette pomme épaisse et rouge, tendant vers le bordeaux, juteuse et savoureuse, fait notre bonheur : pour un sac rempli, une pomme mangée. Et avec un débit de vingt à trente sacs quotidiens… Comme dit le proverbe, « one apple a day keeps the doctor away ». Et quid de celui qui dit « Thirty apples a day opens the toilet’s door » ?














Renaud TEILLARD

8 mai 2012

Le "picking" de pommes commence

La verdure au milieu du désert
Quelques semaines après notre arrivée dans l’Ouest canadien, et après cette première expérience dans la cueillette de piments et poivrons, nous voilà en quête d’un autre type de récolte : celles des pommes. Et les producteurs du Malus Pumila, fruit parmi les plus consommés du monde moderne, ne chôment pas dans la région. Il suffit de rouler sur la route principale pour se rendre compte de l’importance de cette industrie, au regard du nombre de vergers. Les modestes fermiers et les grandes exploitations se partagent le paysage.




Notre premier employeur dans les pommes
Pour prendre contact avec d’éventuels employeurs, l’expérience montre le succès du démarchage à domicile. Nous prenons donc notre Chrysler Intrepid pour aller directement à leur rencontre. Nous trouvons rapidement un fermier nous proposant de l’aider à récolter ses dix rangées de pommiers. Eduardo est d’origine portugaise, et étudia dans sa jeunesse dans une école d’ingénieurs, avec un échange d’une année dans une université de l’Est de la France. Ayant eu une opportunité d’emploi dans notre beau pays, l'homme y renonça, sachant le futur que son rêve lui offrait en Okanagan. Il réussit donc à s’installer dans cette région quelques décennies avant notre arrivée,  et planta trois variétés de pommes, ainsi qu’une vigne lui promettant une récolte personnelle très honorable. Durant trois jours, nous partageons notre temps entre la cueillette et les fréquentes discussions avec cet intéressant exploitant au train de vie aisé et visiblement heureux de ses réalisations personnelles et professionnelles. Mais cette expérience nous offre d’avantage un enrichissement personnel qu’une augmentation significative de notre capacité financière, la tâche étant rendue ardue par la particularité de sa plantation, par son exigence et par notre manque d’expérience en la matière. Quelque peu frustrés par ce premier contrat, nous en tirons les conséquences, et repartons motivés en recherche d’une seconde expérience.


Première expérience de "picking". Et en gants blancs, s'il vous plaît !

Nous réempruntons donc les routes de la région Sud de l’Okanagan et repartons à la rencontre des fermiers. Après en avoir vu quelques un sans succès, nous empruntons les routes sur les flancs des collines entourant la vallée. L’altitude nous offre une vue splendide : les montagnes désertiques entourent la luxuriante végétation permise par les exploitations des fermiers, telle la vallée du Nil et son filet de verdure au milieu du désert. Absorbés par ce paysage, nous en perdons notre chemin, roulant au pas au milieu des vergers, en quête de quelque indice qui nous donnerait une vague destination. Venant du sens opposé, nous voyons s’approcher un quad, conduit par un jeune quadragénaire. Nous arrêtons notre avancée et lui demandons notre chemin, et par la même occasion s’il connaît un producteur de fruits proche. Nous répondant qu’il tient lui-même son exploitation, nous lui demandons alors s’il recherche de jeunes gens motivés. Après une courte hésitation, il nous propose de le suivre chez lui pour discuter. Très rapidement, et notre origine européenne aidant, il nous offre un contrat de travail de trois semaines, rémunéré à l’heure. Il nous apprendra que plus tôt dans la matinée, deux personnes lui avaient téléphoné, et à qui il avait proposé notre poste. Les travailleurs avaient promis de se rendre chez lui dans le quart d‘heure suivant. Mais deux heures avaient passé lorsque nous nous étions présentés, et il avait alors décidé de changer ses plans. De surcroît, le fermier nous présente instantanément le lieu où nous pourrons rester, immédiatement  et gratuitement : une charmante construction équipée de deux douches, deux cuisines et deux WC… Ce jour-là, la chance a visiblement décidé de jouer en notre faveur !










Renaud TEILLARD