Le Mont-Royal est un élément mythique et bien surprenant de Montréal : c’est une grande colline encore majoritairement boisée située au milieu de la ville, longue d’environ 4km entre ses extrémités. Recouverte de neige jusqu’à la mi-avril, elle devient l’été le rendez-vous incontournable de tous les montréalais et touristes en quête de nature, de randonnées pédestres ou cyclistes, ou en recherche d’un panorama incomparable sur la ville de Montréal et ses alentours.
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Les mythiques tams-tams du Mont-Royal |
Au bas de la colline, chaque dimanche durant les beaux jours, on peut également y retrouver les fameux « tams-tams » de Montréal : un regroupement spontané et libre de dizaines de percussionnistes, autour desquels se retrouvent des centaines de personnes. Les plus motivés se déhanchent, les uns regardent, les autres se reposent sur les pelouses, jouent, discutent ou passent tout simplement leur temps à profiter de la vie. Un moment unique où tout le monde vibre au son des djumbés, bongos, tambours et autres tams-tams.
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Une skieuse de fond au Mont-Royal |
Historiquement, en 1535 jacques Cartier était conduit au sommet du mont par la tribu des Indiens d’Hochelaga (aujourd’hui le nom du quartier où j’habitai durant 2 mois.) Contemplant la vue, il lui donna le nom de Mont-Royal, sous-entendant ainsi que l’endroit était digne d’un prince. Une deuxième version du nom de la colline affirme que l’homme était lié d’amitié avec un haut dignitaire italien du nom de Monreale, et qu’il lui donna ce nom en son hommage. Ma version, plus loufoque mais que je préfère, est la suivante : arrivé au sommet du mont et époustouflé par la beauté de l’endroit, Jacques Cartier s’écria : « Woah, c’est royal, ici ! » Et ses acolytes pour le « niaiser », ou le taquiner, surnommèrent la colline le Mont-Royal, surnom qui devint peu à peu le nom officiel du lieu.
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Le panorama sur le downtown de Montréal |
La première fois que je m’y rendis à pied, ses pentes étaient encore couvertes d’un grand manteau de neige. Pour monter jusqu’au belvédère et au point de vue sur le centre-ville et ses tours, je dû marcher une longue heure, tentant par endroits de sortir des sentiers pour me rendre compte des dangers du verglas… En chemin, je croisai d’étonnants skieurs de fond qui, pour certains d’entre eux, faisait ce sport chaque fin de semaine. Voir ça au beau milieu de la ville, dieu que c’est dépaysant ! Arrivé au sommet essoufflé, je pus enfin admirer ce magnifique panorama sur le « downtown » : les tours du centre-ville, le collège McGill faisant d’avantage penser à une ancienne forteresse à l’anglaise qu’à un centre de formation, le fleuve Saint-Laurent dans le fond, la rive sud et au loin, les monts Saint-Bruno et Saint-Hillaire. Au bout d’un moment, un québécois m’aborda et me demanda si j’acceptais de poser devant son objectif en me coiffant d’un chapeau gris surmonté d’un volant de badminton rouge. L’homme s’inspirait du concept du nain voyageur d’Amélie Poulain, en prenant des photos de personnes rencontrées dans tous les endroits du monde où il s’était rendu. Il se disait « saumoniste », un nouveau courant artistique semblait-il inventé par lui-même (rien que ça !)
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Mon ami l'écureuil |
En continuant mon chemin à travers bois, je distinguai une surprenante créature cachée derrière un tronc, une sorte de petit rongeur brun à la queue touffue. Un écureuil ! Chouette, me dis-je alors, je vais tenter de m’approcher de lui. M’approchant très doucement de quelques pas, m’accroupissant et me tassant au maximum pour diminuer mon volume et la menace que je pouvais représenter, je tendis doucement la main, paume vers le ciel, pour faire croire à l’animal que je luis offrais de la nourriture. Le rongeur hésita, puis se rapprocha de moi. Il se dressa sur ses pattes arrière, museau au vent pour humer ces victuailles imaginaires. Dupé, il s’approcha d’avantage. Je voyais dans ses yeux et son langage corporel le trouble né du mélange entre la peur et la gourmandise. Ce fut finalement la dernière qui prit le pas, car il finit par poser ses petites pattes avant et son museau dans ma main, cherchant désespérément la nourriture attendue. Désolé, l’ami, mais il n’y a rien. Déçu, l’écureuil se retourna et prit la direction de sa cachette. A mi-chemin, il s’arrêta, tourna sa tête vers moi, et nous échangeâmes un long regard empli d’émotions, tous deux satisfaits d’avoir partagé un grand moment avec une autre espèce. Enfin, mon nouvel ami s’en retourna parmi les siens. Content et assuré d’avoir eu un moment privilégié, je redescendis vers le bas de la montagne. Je marchai une heure, et déjà mon ami l’écureuil me manquait. Arrivé proche de la civilisation, de ses routes et de ses voitures, mon rongeur réapparut et traversa la route à toute vitesse, sans me jeter un seul regard ! Pfff, tous les mêmes, me dis-je… Quelques centaines de mètres plus loin, je le retrouvai sur le bord d’une poubelle. Cette fois-ci, c’est moi qui le snobai, agacé. Encore plus loin, je le revis, avec un pelage semblait-il plus clair, et une patte en moins. Tu n’as que ce que tu mérites, pensai-je. Quelques instants plus tard, je recroisai encore mon écureuil… Mais diable, il s’est fait greffer une nouvelle patte ?
En mettant sous tension mon cerveau, en faisant chauffer mes neurones, et en réfléchissant, je me dis que tout cela était louche. Un écureuil qui me suivait en se déplaçant aussi vite, qui changeait de couleur, qui perdait une patte et la récupérait aussi vite, ça clochait ! Peut-être était-ce un mutant ? Ou une expérience du gouvernement canadien pour envoyer des petits robots éclaireur en forme d’animal en Corée du Nord ? Peut-être étais-je en proie à quelque hallucination, après qu’on m’ait versé une drogue dans ma boisson au PFK ?
Après mûre réflexion, je réalisai enfin que ce n’était pas le même écureuil que je voyais depuis quelques heures, mais que la ville en était en fait remplie, et qu’ils étaient ici considérés comme des rats… « Je suis poche ! »
Ci-dessus, un aperçu des tams-tams de Mont-Royal et de la "vibe" qui s'en dégage.
Renaud TEILLARD
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