Un petit-déjeuner à l'aube au coin du feu |
Au menu du petit-déjeuner, du café dans des gobelets en plastique et des biscuits. Et rien de tel qu’un bon feu de bois pour chauffer l’eau du café, ce qui nous permet également d’obtenir une lumière « naturelle » venant éclaircir un matin encore assombri par l’obscurité. Un peu d’énergie procurée par nos gâteaux secs avant de prendre le chemin du travail, et nous voilà partis.
Le pouce... Mythe, ou réalité ? |
L'exploitation de piments |
Notre premier employeur de la province nous présente donc
brièvement notre objectif
. Celui-ci sera de récolter des piments et d’effectuer un
tri sélectif des meilleurs fruits, et nous explique comment il nous
rémunèrera : à la quantité, comme ce à quoi nous nous attendions. La tâche
s’annonce agréable : le paysage est fantastique, le champ étant entouré de
montagnes arides ; personne n’est sur place pour contrôler notre travail, nous
assurant ainsi une grande autonomie ; et par-dessus tout, le temps est plus que
clément, le soleil ayant chassé tout nuage du ciel azur. En conséquence, la
température augmente considérablement au fur et à mesure que les heures
passent. A 9h du matin, nous sommes ainsi obligés de retirer une partie de nos
vêtements, nos corps n’étant point habitués au travail en plein air. L’occasion
de faire une pause bien méritée. Deux
heures plus tard, la chaleur s’est intensifiée et la tâche s’avère plus
difficile. Là aussi, la pause s’impose. A treize heures, le soleil se fait de
plus en plus imposant, impression accentuée par la lourdeur de l’humidité.
Accroupis au milieu du champ, nous cueillons piment après piment depuis 6h. Et
c’est à ce moment précis que la faim fait son apparition, nous rappelant que
notre sac est vide de victuailles, la seule nourriture que nous ayons ingurgité
depuis le début de la matinée étant des barres céréalières agrémentées de
piments… Écoutant notre estomac et nos corps fatigués, nous décidons de nous en
arrêter là pour la journée. La récolte est plutôt légère : 3 bennes
remplies, soit environ 750kg au total, ce qui nous fera 135$ à nous partager.
Nous allons donc prévenir le « boss » de notre départ, et en
profitons pour négocier notre rémunération à la hausse, compte-tenu du temps
passé pour remplir une benne, qui est bien supérieur à ce qu’il nous avait
annoncé. Nous obtenons gain de cause, avec un tiers de plus.Gagner de l'argent à la sueur de son front |
Très satisfaits de cette première journée de labeur
intensif, et l’après-midi ne faisant que débuter, nous décidons de nous rendre
en ville pour nous restaurer tout d’abord, et visiter ensuite. Mais le pouce,
tant célébré par les Canadiens, ne porte pas ses fruits aussi facilement que ce
que nous espérions, puisqu’il nous faudra près d’une heure et demie pour
trouver preneur. En effet, les auto-stoppeurs sont loin d’être rares dans la
région, et les automobilistes ne sont plus apitoyés. Nous arrivons enfin à
Oliver sur les coups de quinze heures, le ventre serré par la faim. Nous
choisissons de nous installer au premier restaurant qui nous tend les bras. Il
s’agit d’un Fish & Chips, qui nous promet un repas digne des plus grands
rois. Jamais l’attente d’un plat ne m’aura paru aussi longue. Les effluves du
poisson grillé et des frites dorées me parviennent jusqu'aux narines que je dois
rapidement boucher avant de succomber au supplice. Et lorsque cette nourriture
m’est servie, je me force de ne pas tout avaler en une bouchée… Mais le festin
tient sa promesse ! J’apprendrai par la suite que nombre de
« pickers » passent par ce restaurant pour célébrer leur premier jour
de travail ou leur première paye. Et ça vaut son pesant d’or !
Renaud TEILLARD
Renaud TEILLARD
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