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Soyez les bienvenus sur ce blog qui retrace mon périple d'une année et demie au Canada. J'espère qu'à travers celui-ci, vous pourrez découvrir en partie ce chaleureux et fantastique pays !
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Merci de votre visite, et bonne lecture !

Pour les amateurs de films, n'hésitez pas à visionner les vidéos que j'ai réalisées sur mon aventure canadienne !

25 nov. 2011

Les tipp

 
Lorsque l’on voyage et que l’on entame une aventure quelque part, on redevient comme un enfant, dans la période où on s’éveille à la vie, lorsque l’on découvre tout ce qui nous entoure, et que l’on a envie de poser d’innombrables questions sur tout ce qui existe. Dans cet état d’esprit, on s’émerveille ainsi devant toutes ces nouvelles rues, toutes plus charmantes et plus longues les unes que les autres. Quelque temps après mon arrivée et ces premiers jours touristiques, où armé de mon appareil photo j’allais de découvertes en découvertes, je me décide à remplir quelques tâches administratives. Je commence par visiter quelques appartements, puis décide de signer un bail à compter du 1er avril et pour une durée de 3 mois.

Puis j'acquiers la carte de transport locale, OPUS, et je peux dorénavant me déplacer dans tout Montréal en transport en commun pour un mois. Au total pour le métro, 4 lignes colorées (orange, bleue, verte et jaune) décrivant approximativement un carré autour du Mont-Royal. Plus le réseau de bus, dont certains de nuit qui passent en moyenne toutes les 1/2h.



Je souscris ensuite un abonnement téléphonique chez Fido, un des plus grands opérateurs du pays : 25 « pièces » par mois, pour 50 minutes, une centaine de SMS, et appels illimités le soir et le week-end… On est loin des 50€ du révolutionnaire Néo by Bouygues Télécom, pour ne pas citer la marque ! Quelques jours plus tard, j’apprends même l’existence d’un opérateur spécialisé dans les cartes prépayées qui en offre à 35$ pour des appels illimités, 24/24h et 7/7j. Et pour une somme de 2,50$, je peux acheter un coupon chez le « dépanneur », ou l’épicier, me permettant de contacter la France six heures durant vers les téléphones fixes européens.

A ce propos, concernant les dollars : 1$=0,75€. Mais la conversion n’est pas nécessaire car la parité en pouvoir d’achat est à peu près similaire. Un menu dans un Burger King ou un PFK (Poulet Frit du Kentucky…) coûte alors entre 7 et 9$, hors taxes et TIPP ! Car à chaque achat, il faut ajouter au paiement près de 15% du prix affiché, plus 15% pour le pourboire si l’on est servi en salle, ce qui réserve souvent des surprises. Les serveuses ne manquent d’ailleurs pas de vous rappeler les usages en vigueur et de refuser les centimes. Ainsi, quelques jours après mon arrivée, je me rends à une soirée de l’Université anglophone Concordia, en compagnie de deux québécois rencontrés plus tôt dans la soirée et dans un bar. Je paye un verre à 2$ et effectue alors un calcul rapide : « 15% x 2$, ça nous donne 30 centimes. Je vais lui laisser 50 sous, ça devrait aller… » me dis-je. Que nenni ! Je me suis rapidement fait rappeler à l’ordre par la serveuse qui se met à me disputer presque violemment : 
-          « ho ! Je sais qu’en France, vous autres ne donnez pas de pourboire, mais ici c’est 1$ ou rien ! 
-           Ok, lui dis-je en bon négociant, on va couper la poire en deux. Voici 75 centimes.
-          Tu ne comprends donc rien ? Ici au Québec, tu me donnes 1$ ou rien !
-          D’accord ! Comme tu es très gentille… C’est rien ! Bye ! » Non mais ho, il ne faut pas abuser non plus !

 
J’ai en fait appris un peu plus tard que les serveurs étaient taxés à 8% sur les ventes qu’ils avaient réalisées.  En compensation, les clients laissent au moins 15% du montant de la table. Avec le temps, j’ai d’ailleurs appris à m’imprégner de cette culture du TIPP, puisqu’en percevant moi-même à « ma job. » Les québécois ont pour la majorité le réflexe de laisser un pourboire, même dans un café où il n’y a pas de service en salle (et donc pas de déclaration de la part des employés, soit pas de réelle obligation de laisser un pourboire.) Dans un restaurant et les bons soirs, un serveur peut ainsi gagner plusieurs centaines de dollars (rien qu’en pourboires !) par « shift », c’est-à-dire par journée de travail. Certains québécois s’offrent même le luxe de travailler tout l’été, soit 3 ou 4 mois, d’économiser quelques centaines de milliers de dollars, et puis faire le tour du monde pendant plusieurs mois. Que demander de plus ?!








Renaud TEILLARD


5 nov. 2011

Rue Ontario

Entre le 1er mai et le 30 juin, après avoir quitté la maison de Van Horne, je m’installe dans un appartement au croisement entre les rues Joliette et Ontario. Le nom du quartier, Hochelaga, est celui d’une ancienne bourgade iroquoienne ayant accueilli Jacques Cartier lors de son arrivée sur l’île actuelle de Montréal. L’endroit devint très industriel aux 19ème et 20ème siècles, puis connut de nombreuses faillites entre 1980 et 2000. La pauvreté et le chômage augmentèrent ainsi de manière significative. Ancien quartier ouvrier voire malfamé, l’endroit est ensuite peu à peu devenu agréable à vivre et familial, et conserve encore des loyers peu onéreux. 

Vue de la tour : mon logement, au centre dans la résidence en U
L’avantage principal du quartier, comme nous nous disons avec mes colocataires, c’est « qu’on trouve de tout à Hochelaga » (prononcer Hocheleugueu.) A quelques centaines de mètres de mon habitation, qui se parcourent très rapidement à vélo, mon principal moyen de transport, se trouvent le Stade Olympique, le biodôme et sa tour qui offre un panorama incroyable en 360° de Montréal. Sur la rue Ontario, bien connue des Montréalais, on retrouve tout ce que l’on désire sur 3 ou 4 blocs : des coiffeurs, des supermarchés, une Banque Nationale du Canada (celle qui abrite l’argent que j’ai gagné ici), un serrurier, des magasins très divers, une Armée du Salut et une Fripe-Prix offrant des vêtements à moins de 5$, un réparateur de vélos à bas prix, de nombreux dépanneurs, le marché Maisonneuve, une grande bibliothèque, de nombreux parcs, des Dollarama (ces magasins proposant de tout à 1$, de la vaisselle au savon, en passant par des écouteurs ou des déguisements.) Sans oublier les restaurants et les bars, dont l’un deux fut célébré dans un clip musical par un chanteur québécois renommé, Bernard Adamus. Je voyais d’ailleurs ce bar en question depuis le balcon de l’appartement. La chanson fut pour nous sujette à de nombreux délires : « où ça ? Rue Ontariooo !!! »




Le Bar St-Vincent, vu depuis le balcon
Notre logement est un 5½ meublé : 3 chambres, une cuisine, un salon, une salle à manger et une salle de bain. Sans oublier le plus important : un balcon de chaque côté, dont l’un faisant face au soleil du matin nous permet de profiter chaque matin d’un bon café bien éclairé. Nous avons bénéficié d’une aubaine hors du commun : les locataires actuels devaient déménager 2 mois avant la fin de leur bail, et nous sous-louent l’appartement pour un prix inférieur au loyer officiel : 200$ mensuels par personne, charges et internet inclus. L’endroit fait partie d’une coopérative d’une soixantaine de foyers, tous copropriétaires de l’endroit et se partageant les tâches ménagères et d’entretien.

Avant une soirée M, déguisés en Mario Bross,
en Marge Simpson, et en Marlboro cow-boy





Mes deux colocataires sont en PVT, comme moi. Le premier, Renato, est un belge d’origine italienne, toujours de bonne humeur et très dynamique. Avec lui et deux autres amis, nous avons d’ailleurs décidé d’acheter un van tout équipé pour parcourir le Québec et le Canada à la fin de l’été. La seconde colocataire se nomme Ana, et est originaire de Husum, au nord de l’Allemagne et à quelques kilomètres de la frontière danoise. Plus réservée et froide, nous apprenons au fur et à mesure à la connaître, à la faire sourire, et à lui faire partager notre fougue. 

Au bout de deux ou trois semaines, et ayant similairement le même rythme de vie (retour du travail entre minuit et 2h) nous prenons des habitudes : lorsque nous ne sortons pas « faire le  party » chez des amis ou à l’un des innombrables festivals qui regorgent à Montréal en été, nous nous installons tous les trois dans les nombreux canapés et fauteuils du salon à discuter et à « chiller » jusqu’aux aurores. N’ayant que des notions de français comme « bonjour » ou « merci », les conversations se font ainsi en anglais. Ces soirées-là, nous prenons coutumes d’appeler le même dépanneur : « Roger. »
La cuisine et une partie du salon
Au bout de quelques semaines, reconnaissant nos coups de téléphone commençant systématiquement par un enthousiaste et chaleureux « Hé M’sieur Roger, comment ça va ?! », l’homme ne nous demande plus ni notre nom ni notre adresse. Celui-ci arrive avec 1 ou 2 cartons de bières, en général des Boréales, et repart avec quelques cartons de bouteilles vides. Il faut savoir qu’ici, certains emballages sont consignés : bouteilles en verre, canettes,... Pour les premières, 10 centimes par unité sont ajoutées à la facture lors de l’achat, et 10 centimes nous sont rendus lorsqu’on les retourne à n’importe quel commerçant. Ce système-là, bien qu’écologique, est fortement critiqué. En effet, la compagnie de bières facture au vendeur 10 centimes par bouteille, qui sont répercutés au client. Il n’y a donc pas de bénéfice. Mais lorsqu’il s’agit pour le vendeur de récupérer ses 10 centimes auprès de la compagnie, c’est plus compliqué, car certaines d’entre elles refusent de récupérer les consignes pour quelque raison. Le vendeur perd ainsi en moyenne 1 à 2 centimes par consigne. Cela dit, lorsqu’on constate le prix de l’alcool à Montréal, on ne plaint plus vraiment le commerçant : un pack de 6 bières de 25 cl coûte environ 12$... La facture monte vite, et l’envie de boire descend ! 

Et pour le plaisir, voici le clip musical d'un groupe de jeunes originaires du quartier Hochelaga. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas chanté en anglais...










Renaud TEILLARD